Témoignages Sanae van der Vleuten-Chraibi MSc PhD | Sanne Nauts PhD | Dr Dobromiła Barańska | Dr. Emilio J. Inarejos Clemente | J. Sterup Bovin, N. Najafi, J.A. Luetkens, M. Alison, H.M. Biermann, F. Peckman, P. Saini 19 août 2025 Temps de lecture : 6 min
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est la modalité d’imagerie diagnostique privilégiée pour les patients pédiatriques. Cependant, il peut être difficile de scanner les jeunes enfants sans anesthésie et d’obtenir une qualité d’image élevée avec un processus efficace et convivial. Lors d’un essai clinique portant sur six hôpitaux européens, nous avons vérifié si Ambient Experience, une technologie audiovisuelle avec un contenu spécialement conçu pour les enfants (voir Figure 1), pouvait réduire l’appréhension des patients et les perturbations liées à l’IRM chez les enfants éveillés.
Cette étude a permis d’évaluer l’efficacité d’Ambient Experience pour réduire le stress chez les enfants âgés de 6 à 12 ans. Ces derniers ont subi un examen IRM avec Ambient Experience (groupe d’intervention) ou sans Ambient Experience (groupe témoin). Nous avons évalué les niveaux d’angoisse situationnelle des enfants (stress, inquiétude, nervosité ou agitation) et l’incidence des problèmes liés à l’examen (par exemple, séquences à recommencer, longues pauses entre les séquences, impossibilité d’acquérir des images diagnostiques).
Les patients ont été sélectionnés dans des hôpitaux en Pologne, en Espagne, au Danemark, en Allemagne, en Belgique et en France. Il s’agissait d’enfants devant subir leur premier examen IRM, la tête en premier et éveillés. Suite à la sélection, les patients ont été affectés de manière aléatoire au groupe d’intervention ou au groupe témoin.
Les systèmes IRM Philips équipés d’Ambient Experience (Figure 1) sont conçus pour créer une ambiance apaisante, guider et offrir une distraction positive pendant l’examen.
Figure 1 Salle d’IRM équipée d’une technologie audiovisuelle adaptée aux enfants, avec a) un écran derriére le tunnel, b) un casque, c) un miroir, d) des lumières colorées et e) une projection sur le mur.
Cinq clips vidéo apaisants de cinq minutes ont été créés, avec des personnages animés célèbres, pour offrir plus de confort aux enfants dans un cadre familier (Figure 2). Le contenu créé inclut des éléments visuels paisibles et tranquilles, car des séquences rapides peuvent empêcher les jeunes enfants de suivre les consignes ou de maîtriser leur comportement [12-15]. Dans la mesure où les mouvements de la tête et des yeux lors d’un examen IRM peuvent provoquer des artefacts de mouvement, les personnages bougeaient uniquement au milieu de l’écran. Des jeux de clips prédéfinis ont été créés. Ils duraient entre 15 et 25 minutes et ont été diffusés sur l’interface en montrant le personnage de la première séquence. Pour se détendre plus facilement, le patient pouvait contrôler le contenu [11,16] en choisissant le premier clip à visionner.
Figure 2 Contenu adapté aux enfants sur l’écran du tunnel du système audiovisuel.
Les données ont été recueillies dans des questionnaires destinés aux patients et au personnel, et dans des fichiers journaux du système IRM (durée de l’examen, nombre de séquences d’examens répétées, nombre de pauses entre les séquences). En entrant dans la salle d’IRM, les patients du groupe d’intervention ont sélectionné un contenu pédiatrique qui était diffusé sur l’écran derriére tunnel, visible sur un miroir au niveau de la tête (Figure 3), accompagné de sons et de lumières.
Figure 3 Procédure : le patient sélectionne le contenu pédiatrique sur l’interface (a), le contenu est diffusé dans la salle d’examen à l’aide d’un éclairage au plafond, d’un écran derriére le tunnel et d’une projection au mur en option (b), il est visible pendant l’examen grâce à un miroir situé près de sa tête (c), après l’examen, l’enfant reçoit une peluche (d).
175 enfants (89 filles, 84 garçons, deux non spécifiés) ont participé à l’étude. La plupart des enfants (78 %) ont passé un examen IRM de la tête/du cerveau et un enfant sur trois (34 %) a dû recevoir une injection intraveineuse de produit de contraste. 60 % des patients n’avaient encore jamais passé d’examen IRM. L’étude a montré qu’Ambient Experience a permis de réduire considérablement les problèmes rencontrés lors des examens d’imagerie chez les jeunes enfants (âgés de 6 à 10 ans). Ce constat est aussi valable pour les problèmes d’examen signalés par le personnel que pour ceux enregistrés directement dans les fichiers journaux IRM. Outre la réduction des problèmes rencontrés lors des examens, Ambient Experience a considérablement diminué les niveaux de stress chez ces jeunes enfants, d’après le personnel. Ces niveaux de stress ont diminué jusqu’à des niveaux comparables à ceux d’enfants plus âgés (10 ans et plus), qui étaient plus apaisés, quelle que soit leur pathologie. L’intervention n’a pas eu d’impact important sur les niveaux de stress ou l’incidence des problèmes rencontrés lors des examens chez les enfants plus âgés inclus dans cette étude (10 ans et plus), qui présentaient de faibles niveaux de stress et pour lesquels les problèmes lors des examens étaient rares. Bien qu’il semble probable que les jeunes enfants profitent pleinement de la technologie audiovisuelle, dans l’étude actuelle, le contenu des clips aurait pu être plus attrayant pour les jeunes enfants. Les études ultérieures devraient utiliser des clips plus adaptés aux enfants plus âgés (10 ans et plus). Dans l’ensemble, l’étude actuelle révèle qu’un environnement apaisant et un contenu ludique diffusé dans le tunnel peuvent réduire les niveaux de stress (comme l’a signalé le personnel) chez les jeunes enfants (âgés de 6 à 10 ans). De plus, ce cadre permet aux cliniciens de réduire les problèmes et les interruptions d’examens, ce qui permet de travailler plus efficacement et d’acquérir plus facilement des images diagnostiques de qualité. Bien que l’étude ne porte pas sur la baisse des agents anesthésiques, la technologie a permis de réduire l’appréhension des jeunes enfants et les problèmes rencontrés pendant les examens d’imagerie pour atteindre les niveaux relevés chez les enfants plus âgés, ce qui peut abaisser le seuil d’anesthésie pour les examens de patients éveillés. Des études complémentaires sont nécessaires pour examiner le rôle du contenu adapté aux enfants dans la réduction du besoin d’anesthésie en IRM pédiatrique.
Une technologie audiovisuelle adaptée aux enfants pendant les examens d’imagerie est avantageuse pour l’expérience patient et pour l’efficacité du flux de travail. L’étude actuelle a révélé une baisse des niveaux de stress et des perturbations opérationnelles lors des examens IRM chez les patients pédiatriques (âgés de 6 à 10 ans).
Article clinique
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