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sept. 09, 2020

Rôle de la télémédecine dans la mise en place d'une ventilation non invasive à domicile pour les patients atteints de BPCO

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Philips a présenté lors du Congrès international ERS 2020 un symposium sur la surveillance à distance des patients atteints de BPCO.

L’ERS (European Respiratory Society) a tenu son congrès international virtuel 2020 du 7 au 9 septembre. Philips y a présenté deux symposium cliniques, chacun abordant un aspect différent de la ventilation à domicile et de la prise en charge des patients. L'un de ces symposium était spécifiquement consacré à l'évolution du rôle de la télémédecine dans la mise en place de la ventilation non invasive (VNI) à domicile pour les patients atteints de BPCO, avec comme conférencière experte le Dr Marieke Duiverman, du département des maladies pulmonaires/ventilation mécanique à domicile du centre médical universitaire de Groningue, aux Pays-Bas.

 

Le Dr Duiverman a mené des recherches sur l’utilisation de la télémédecine dans la mise en route à domicile de la ventilation non invasive (VNI) aux Pays-Bas chez des patients stables hypercapniques atteints de BPCO, et a évoqué les implications pour les patients et les prestataires de santé, ainsi que pour le système de santé dans son ensemble. Juste avant la présentation, Philips a rencontré le Dr Duiverman pour en savoir plus sur ses recherches et sur la façon dont elle voit le rôle de la télémédecine dans le secteur des maladies respiratoires

Q. Comment avez-vous vu l'utilisation de la VNI à domicile évoluer au fil des ans ? Quels sont l'adoption et l'impact de la télémédecine et de la VNI à domicile sur le marché ?

 

R. Au cours des 20 dernières années, l'utilisation de la VNI à domicile a évolué de manière assez significative, notamment par rapport aux soins standard. Dans le passé, la VNI n'était pas couramment prescrite aux Pays-Bas pour le traitement de la BPCO, mais notre étude publiée en 2008/2011 a montré des résultats positifs et des essais supplémentaires ont démontré une plus grande efficacité. Bien que nous progressions régulièrement dans la mise en route de la VNI à domicile, de nombreux hôpitaux continuent de s'en tenir à ce à quoi ils ont toujours été habitués, à savoir la mise en route de la VNI en milieu hospitalier. Cependant, nous constatons actuellement une évolution. De plus en plus de patients sont à la recherche de ces nouveaux traitements et sont plus désireux d’être traités à domicile. L'apparition de COVID-19 nous a certainement obligés à accélérer la mise en œuvre de la mise en route à domicile afin de libérer des lits d'hôpitaux plus rapidement qu'auparavant et d’éviter aux patients atteints de BPCO de se rendre inutilement à l'hôpital pendant la pandémie.

 

Nous constatons bien évidemment toute une série de différences dans la mise en œuvre de la télémédecine et de la VNI à domicile en Europe. Nombre de ces problèmes découlent de l’organisation des soins et de la manière dont les systèmes de remboursement sont mis en place dans les différents pays. Actuellement, certains cliniciens et prestataires ont des difficultés à passer à un système à domicile en raison des modèles de remboursement en place, et trouvent qu'il est plus rentable de traiter les patients à l'hôpital. Dans d'autres domaines, l'accès aux lits pour les patients non urgents est insuffisant, et ils doivent donc trouver une solution qui leur permette d'administrer les soins à l'hôpital pendant la journée, puis de faire sortir les patients pendant la nuit pour les ventiler à domicile. 

Q. À quoi devrait ressembler le processus (étapes initiales, intégration, suivi continu, etc.) pour qu'un prestataire puisse mettre en place cette méthode de traitement ?

 

R. Les prestataires devront d'abord examiner l'organisation de leurs équipes pour s'assurer qu'ils sont en mesure de gérer à distance des soins et une surveillance. Ils auront probablement besoin de plus d'infirmières, qui devront recevoir une formation. Ils devront également s'assurer que leur organisation est fiable et sûre, car les transferts de données sont nombreux.

 

Le plus important est ensuite d'identifier les bons patients pour que cela réussisse. Lorsque vous proposez ce type de prestations, vous devez vous concentrer sur les patients disposant des plus grandes chances de réussites. Beaucoup de choses s'amélioreront avec le temps, mais l’un des leviers est la compréhension de la motivation et engagement des patients. Et, bien sûr, il est essentiel de fixer des objectifs clairs et de définir les attentes quant à la manière dont ils peuvent s'améliorer avec ce type de traitement. Les patients doivent savoir que le traitement à domicile peut être tout aussi efficace que la prise en charge en milieu hospitalier, dans un environnement qui peut être plus pratique et plus confortable, où ils peuvent également s'attendre à voir une amélioration de leur sommeil, une baisse de leur fatigue etc.

 

Les prestataires devraient également envisager d'investir dans des capacités de surveillance à distance pour suivre les données relatives aux évènements et surveiller les niveaux de CO2. Ils voudront certainement voir que la ventilation s'améliore afin que les cliniciens supervisent et modifient le traitement si nécessaire.

Q. Quels sont les plus grands défis et/ou les plus grandes connaissances que les prestataires devraient connaître ?

 

R. La BPCO est une maladie évolutive qui peut à terme réduire la qualité de vie du patient. Ils sont donc sans aucun doute anxieux de recevoir un traitement, surtout si nous devons les mettre sous traitement VNI de haute intensité. Lors de la mise en œuvre de la télémédecine et de la mise en route de la VNI à domicile, il y a un certain nombre de considérations que les prestataires doivent garder à l'esprit :

 

1.  Plateformes et technologies - bien que la technologie ait progressé dans cet espace, nous devons encore nous connecter à de multiples plateformes pour surveiller les appareils et les données des patients. Lorsqu'ils travaillent avec de nombreux PSAD, les cliniciens doivent garder cela à l'esprit car ils gèrent des patients qui peuvent être sous différents systèmes de ventilation. Ils doivent également tenir compte de la technologie dont disposent les patients, comme une connexion Internet fiable, afin de s'assurer qu'ils bénéficient de la meilleure expérience possible.

 

2. Confidentialité et sécurité - le cryptage des données est essentiel lorsque l'on travaille à distance. Étant donné qu'une grande partie des données des patients est envoyée par Internet, il est important de disposer de la technologie et des partenaires appropriés pour garantir que les données des patients restent privées et sont transférées de manière sécurisée.

 

3.  Adéquation/confort technique et numérique - il est important que le patient ait une certaine compréhension de base de la technologie ou qu'il soit au moins à l'aise avec la technologie et les dispositifs

 

4.  Sélection des patients - chaque patient recevant une VNI à domicile doit être évalué individuellement pour s'assurer qu'il recevra le meilleur traitement et pourra adhérer au traitement. L'environnement du patient, son niveau de compétences techniques et sa mobilité doivent être pris en compte, ainsi que la question de savoir s'il recevra le support d'un soignant.

 

Il faut également tenir compte des défis politiques et géographiques. Dans certaines régions, l'application des soins dépend entièrement de la structure organisationnelle et du remboursement. De nombreux pays ne remboursent pas les soins non urgents ou soins à domicile, tandis que d'autres n'ont pas assez de lits d'hôpital pour prendre en charge les patients non urgents et n'ont pas d'autre choix que de trouver des solutions innovantes pour faire sortir les patients et les traiter à domicile. Cela nous montre que les soins à domicile ne seront jamais une pratique standard. Les patients auront toujours besoin de plus d'encadrement et les structures organisationnelles varieront toujours. Mais à mesure que le monde commence à prendre conscience des autres possibilités de traitement des maladies respiratoires chroniques, peut-être qu'un remboursement organisationnel plus large suivra. 

Q. Quels résultats avez-vous obtenus dans le cadre de vos recherches en lançant la ventilation à domicile à l'aide de la télésurveillance/télémédecine ?

 

R. En discutant avec nos patients, nous continuons à apprendre que la plupart d'entre eux ne veulent pas de soins hospitaliers et préfèrent commencer la VNI à domicile, là où ils se sentent le plus à l'aise. Pour ceux qui sont plus affaiblis ou handicapés par la maladie, le besoin d'une VNI à domicile augmente considérablement. Avec une plus grande souplesse dans l'organisation des soins à domicile, les soignants peuvent apporter un niveau de confort et de soutien, ce qui réduit l'anxiété que les patients peuvent ressentir à l'idée de recevoir un traitement. Grâce à notre étude de non-infériorité des patients atteints de BPCO, nous avons constaté qu'il était tout aussi efficace de commencer à domicile, où bon nombre des résultats restent les mêmes, les coûts diminuant d'au moins un tiers. Avant le début de ces études, on supposait que la ventilation à domicile pour les patients atteints de BPCO était impossible en raison de leur besoin de pressions plus élevées et d'ajustements de pression plus fréquents. Mais grâce à nos recherches, nous avons découvert que c'était non seulement possible, mais dans de nombreux cas tout aussi efficace et moins coûteux.

 

Notre but ultime est d'améliorer la qualité de vie globale des patients. Les prestataires de santé devront donc évaluer la situation individuelle de chaque patient et les éventuelles comorbidités impliquées afin de bien cerner la maladie et de s'efforcer d'adapter leur thérapie à leur situation unique.

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Anne-lise Soleil

Anne-Lise Soleil  

Directrice Relations Publiques et Communication 

Tel: +33 (0)7 89 42 68 65 

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