
Nourrir pour bébé
Les bienfaits du microbiome
Lorsque l’on étudie la composition du lait maternel, les oligosaccharides (HMO) occupent la 3e place, après le lactose et les lipides. En raison de leur abondance, il semble évident que les HMO soient importants pour les bébés en pleine croissance. Des études sur ces sucres complexes et indigestes révèlent désormais leurs structures et aident à expliquer comment les HMO aident à prévenir les maladies et à favoriser un microbiome sain chez les bébés.
Les différents types de sucres qui composent les HMO agissent comme des probiotiques, pour nourrir les bonnes bactéries dans les intestins du bébé. Les recherches montrent que 1 % des HMO se retrouvent dans le système circulatoire, tandis que les 99 % restants sont utilisés par le microbiome intestinal (ou finissent dans la couche du bébé). Il est également possible que certains composants des HMO soient absorbés par les amygdales pendant que le bébé boit, ce qui est censé le protéger contre les maladies respiratoires virales.
Dans leur article daté de 2020, Human Milk Oligosaccharides: Health Benefits, Potential Applications in Infant Formulas, and Pharmacology, les chercheurs ont étudié le fonctionnement des HMO et la façon dont ils aident à prévenir les maladies, y compris les infections virales et bactériennes.
Les HMO sont produits par les mères, et leur introduction au nouveau-né commence par les premières tétées de colostrum. Il contient la plus grande quantité de HMO (20-23 g/l), qui est encore plus élevée dans le lait des mères accouchant prématurément.
On pourrait supposer que, compte tenu des avantages immunitaires procurés par les HMO, des quantités plus élevées dans le lait des mères accouchant prématurément protègent encore plus ces bébés vulnérables et souvent de poids insuffisant. Mais les hypothèses ne sont pas la réalité : elles sont simplement l’inspiration qui se cache derrière la recherche. Il reste encore à étudier avec précision la manière dont les 200 différents HMO fonctionnent.
L’un des effets étudiés est l’anti-adhésion, un moyen de piéger les agents pathogènes pour les fixer à un HMO au lieu d’une surface cellulaire humaine. Ainsi, au lieu qu’un norovirus ou qu’un rotavirus dangereux se fixe à une cellule, se multiplie et provoque une maladie, l’agent pathogène se fixe à un HMO et est expulsé sans danger du bébé dans ses urines ou ses selles. Cette découverte pourrait conduire à de nouveaux traitements pour lutter contre les infections virales, car des études montrent que l’ajout de HMO à la nourriture peut aider à lutter contre les norovirus.
La capacité des HMO à bloquer l’adhérence des agents pathogènes peut également inclure l’entamoeba histolytica, le parasite à l’origine de la dysenterie amibienne. La capacité à empêcher ce parasite de se fixer aux cellules peut être la clé pour réduire les taux de dysenterie amibienne chez les bébés allaités (par rapport aux bébés nourris au lait infantile).
Les études sur les animaux ont également montré une fonction protectrice des HMO dans la prévention ou le traitement de l’entérocolite nécrosante (NEC), une infection intestinale grave (et potentiellement mortelle) touchant 5 à 10 % des bébés prématurés de faible poids. D’autres recherches sont nécessaires, mais l’espoir est que ces études sur les animaux puissent être reproduites chez l’homme.
Les HMO sont importants pour la formation du microbiome d’un bébé. Ils agissent comme des probiotiques pour nourrir les bactéries intestinales colonisant les intestins. Parmi les différents types de bactéries présents dans les intestins des nourrissons, les bifidobactéries doivent être prépondérantes, ce qui est le cas chez les bébés allaités. Les bifidobactéries fermentent les HMO, ce qui réduit le pH des intestins et aide à empêcher la multiplication des agents pathogènes.
Les HMO contribuent également à stimuler la production d’acides gras à chaîne courte, qui jouent un rôle clé dans l’activation des cellules immunitaires et constituent une source d’énergie pour les cellules intestinales chargées de l’absorption (responsables de l’absorption des nutriments et de l’eau).
Les bébés allaités souffrent moins de maladies comme la diarrhée, les infections respiratoires, les infections urinaires, l’otite moyenne et l’entérocolite nécrosante. L’allaitement réduit également l’incidence des maladies liées au système immunitaire, notamment les maladies cœliaques, l’asthme, les allergies et le diabète de type 1. Mais qu’en est-il des bébés nourris au lait infantile ?
Bien que tous les HMO ne soient pas inclus dans les laits infantiles, le HMO connu sous le nom de 2-fucosyllactose (2’-FL HMO) commence à être ajouté au lait infantile pour son soutien immunitaire, tout comme le HMO, lacto-N-neotétraose (LNnT). C’est une bonne nouvelle pour les mères ne pouvant pas allaiter.
Des études montrent que le 2’-FL HMO peut réduire la diarrhée associée à l’espèce campylobacter jejuni. Il a été démontré que le LNnT réduit le nombre de cellules de pneumonie à streptocoques (lors de tests sur les animaux). Les résultats des études montrent une amélioration des taux de flore intestinale, qui a été perçue comme similaire à celle des bébés allaités.
Les scientifiques continuent d’étudier les HMO et leur fonctionnement. Plus ils en apprennent sur eux, plus les HMO peuvent être utilisés pour cibler des maladies spécifiques, aussi bien chez les nourrissons que chez les adultes. L’ajout d’un plus grand nombre de HMO dans le lait infantile peut également s’avérer très bénéfique pour les nouveau-nés. Ils peuvent ainsi grandir en bonne santé tout en profitant des mêmes bienfaits que les bébés allaités.
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Références Michał Wiciński, Ewelina Sawicka, Jakub Gębalski, Karol Kubiak, and Bartosz Malinowski; Human Milk Oligosaccharides: Health Benefits, Potential Applications in Infant Formulas, and Pharmacology; Nutrients, 2020 Jan 20;12(1):266. doi: 10.3390/nu12010266.